jeudi 3 avril 2014

L'EREA Robert Doisneau.de Saint-Lô rencontre M. Legoupil

Lundi 10 février, les élèves de maçonnerie et de couverture 2ème année de l’EREA Robert Doisneau ont interviewé M. Paul Legoupil, déporté politique à Auschwitz, dans le cadre des « 70 voix pour la liberté ». Cette rencontre a eu lieu au collège Diderot de Tourlaville en présence d’élèves de la SEGPA.
M. Legoupil a raconté quelques épisodes difficiles de son parcours de résistant et de déporté aux élèves. Dénoncé par un agent de la Gestapo, il a tout d’abord été emprisonné et torturé à la prison de Rouen en novembre 1943. L’un de ses souvenirs les plus terribles reste le chantage exercé par la Gestapo lui demandant de dénoncer son chef au sein de la Résistance sinon les dix camarades qui avaient été arrêtés en même temps que lui, seraient tués. Il explique ensuite qu’en avril 1944 il a été envoyé dans les camps d’Auschwitz et de Buchenwald et déclare : «  Ce qui m’a fait survivre dans les camps, c’est la rage, l’envie de faire la peau à celui qui m’avait vendu… ». Durant cette période, il aura connu la douleur et la misère, mais aussi de véritables amitiés.
Les élèves ont été impressionnés non seulement par le récit du témoin qui leur a raconté entre autres « la corvée des morts » (le fait d’aller chercher les camarades morts de faim et d’épuisement en creusant des galeries à Langenstein-Zwieberge et de jeter leurs cadavres en décomposition dans une fosse), mais aussi par sa forte personnalité.
Quelques réactions des élèves :
« Super interview de M. Legoupil ! Il a su répondre à nos questions pendant une heure. Le temps a passé trop vite ! »
« C'est quelqu'un de dynamique et de vif. »
« Nous avons été impressionnés par son tatouage, car c'était la preuve qu'il avait été déporté à Auschwitz ».
« Cela nous a choqué qu'ils soient entassés à 100 personnes dans un wagon à bestiaux de 18m² ».
« La corvée des morts était épouvantable : l'odeur et le jus des cadavres en décomposition étaient insupportables ! »
«  Ce qui m’a fait survivre dans les camps, c’est la rage, l’envie de faire la peau à celui qui m’avait vendu… », nous a-t-il dit.

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