A
l’Orphelinat, les champs de blé, de pommes de terre, les jardins, l’abattoir
nous procuraient une autosuffisance alimentaire mais sans le moindre
gaspillage !
Nous
avons appris le débarquement par le poste de TSF. Un surveillant nous dessinait
chaque matin la progression des Alliés sur une carte de Normandie à l’aide de
fils de laine et de petites pointes.
Parmi les événements locaux, le Père Derouet rappelle le bombardement du pont de la Courbe ou le tir d’un V2 au Boulay.
« Les orphelins avaient défriché un
sentier à couvert dans le cas où il faudrait évacuer la maison ». En
juin 1944, les cours continuent pour les 200 élèves. Dès le 16 juin, une équipe
de la Croix Rouge arrive de Paris avec des ambulances, des infirmières, et des
médecins. Les religieuses d’Argentan et de Giel apportent leur aide. Les
opérations chirurgicales vont se dérouler dans les salles de classe.
Durant tout l’été 1944, près de 600 blessés
de tous âges seront soignés à GIEL. Nous pouvons aujourd’hui, retrouver dans
les registres, les noms, les dates, les soins prodigués.
A la fin de son exposé, le Père Derouet raconte son retour avec ses trois frères et son père à pied vers Torchamp,
distant de 55 km. Puis l’arrivée des premiers Canadiens, avec lesquels ils
entonnent la chanson : « Alouette », dans une euphorie générale.
Les élèves du lycée
agricole sont restés près d’une heure suspendus aux propos de ce « jeune témoin de 84 ans ». Parfois,
son visage esquissait un sourire. Un rire complice de l’auditoire clôturait
certaines anecdotes.
Ce témoignage a donc
été très riche en émotions. Le Père Derouet a su nous transmettre ce regard
d’enfant avec son insouciance sur un épisode bien sombre de
notre histoire pour de nombreux civils.
Ce brassard de la Croix Rouge est (avec les registres des blessés) le seul objet témoin évoquant l'hôpital en 1944
L'auditoire écoute très attentivement le Père Derouet
A chaque coupon de rationnement correspondait un produit ( beurre, fromage, viande,...) |
2 commentaires:
Cette rencontre avait l'air passionnante.
Autres information sur la vie à l'Orphelinat de Giel en 1944,
entre autres la provenance des blessés :
http://www.giel-don-bosco.org/hopital.php
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